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Journal de France 
de Raymond Depardon et Claudine Nougaret


depardonRaymond Depardon et Claudine Nougaret
 en DVD Arte Edition

Raymond Depardon est depuis longtemps reconnu pour ses qualités de photojournaliste. Créateur de l’agence de presse Gamma, en 1967, avec Gilles Caron, Hubert Henrotte et Hugues Vassal, il en prend la direction en 1973. Il devient ensuite membre de Magnum, en 1978. Il se consacre ensuite au cinéma, sans jamais abandonner l’usage de la photographie.

Son premier court métrage date de1969 à l’occasion des cérémonies en l’honneur de Jan Palach, un jeune Tchèque qui s’est immolé par le feu sur la place Venceslas, pour protester contre l'invasion de son pays par l’URSS.

A cette occasion, il va même se retrouver en prison, durant trente-six heures, avant qu’on le somme de quitter Prague.

Raymond Depardon a rencontré la critique et le public, tant dans ces expositions de photographies, que dans ces films. Journal de France, est  une sorte de best off, que Raymond Depardon et sa femme Claudine Nougaret, nous offre, avec des morceaux choisis issus de chutes de films anciens et d’images de son travail actuel qui à consisté à sillonner la France pendant six ans.

Muni d’une chambre au format 20 X 25  il reprend la façon dont Paul Strand et Walker Evans, deux des figures dont il revendique l’esprit, se sont employés à creuser un sillon dans l’histoire de la photographie.

Pour comprendre ce film, il faut effectuer un petit flash back, sur une des figures du photojournalisme Français, converti au film documentaire.

A la fin de son aventure avec l’agence Gamma, en 1979, la photographie d’actualité est sur le déclin, et il pense que le temps est venu d’utiliser une caméra.

Depuis le début des années 60, lorsqu’il part couvrir des sujets, lui et quelques autres photographes ont bien tourner des images, devenant tour à tour caméraman, journaliste et monteur, mais malheureusement, l’acheminement des films, le développement, et la vente ne sont pas des opérations, qui peuvent se faire aussi rapidement que pour les images fixes, et ils se heurtent à un échec pour diffuser ces images d’actualités auprès des chaînes de télévisions.

Il a bien essayé de monter une Sté de production, Gamma TV, parallèlement à l’agence Gamma, pour diffuser des films, mais, cela ne marche pas.

En 1974, le président Valéry Giscard D’Estaing lui commande un film sur sa campagne présidentielle.

Il est inspiré par le film documentaire  « Primary », que Richard Leacok, un opérateur anglais a filmé dans le Wisconsin durant la campagne du sénateur Kennedy, en 1960.

Malheureusement pour lui, ce film victime de la censure, ne sort qu’en 2002.

1977, Raymond Depardon réalise un reportage photographique dans un hôpital psychiatrique situé dans l’île de San Clemente, au large de Venise. Une exposition de ces photographies est présentée au musée d’art moderne, en 1985.

La galerie MAGNUM présente  actuellement une série historique  issue de  « SAN CLEMENTE », à PARIS PHOTO.

En 1980, il y retourne, cette fois ci, avec une caméra 16 mm Aaton. La lecture du livre Asiles d’ Erving Goffman est à l’origine de ce documentaire.

Ce qui frappe, dans « Journal de France », ce sont ces images inédites sur des mercenaires à l’accent belge filmés au Biafra. Tandis qu’un capitaine Français  apparaît, en blaguant, on le découvre deux jours plus tard mort.

Et puis ce plan muet à l’origine, de l’entrée à Prague des chars soviétiques, en 1968 au milieu des manifestations,  en noir et blanc, dont la musique de Szymanowski a été rajouté.

Un autre extrait poignant qui va rendre Depardon célèbre, c’est cette interview, qu’il réalise de l’ethnologue Françoise Claustre, retenue comme otage par des rebelles nomades au Tchad. Diffusé par TF1 au 20 heures.

Une fois de plus il a pris des risques pour aller filmer.

1996, il signe Afriques, comment ça va avec la douleur ?, dont est extrait la minute de silence de Nelson Mandela.

C’est dans ce film, que l’on commence à reconnaître son style, avec sa voix, qui décrie l’ambiance des prisons et de l’apartheid.

Plus récemment, il s’est intéressé à la paysannerie de la moyenne montagne, avec une trilogie dans laquelle il rend hommage à ces gens du terroir, dont il est lui même issue.

Pour Journal de France, c’est la voix de Claudine Nougaret, sa compagne, qui raconte son aventure.

Les années ont passés, et le 16 mm a cédé la place au 35 mm, et en plus au format cinémascope, chose peut courante dans le documentaire.

Le budget a permis la restauration de chutes de films devenus historiques, et c’est avec rien de moins, qu’une équipe de 15 personnes, que cette production s’est faite.

On est loin, de l’époque pas si lointaine, ou Mr Depardon, travaillait seul avec sa preneuse de son, qui est sa compagne à la ville.

Journal de France 
de Raymond Depardon et Claudine Nougaret

Arte Éditions 1h40.
 DVD : 15 €, Blu-Ray : 20 €.

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Pour en savoir plus sur l'auteur de cette rubrique :

Chronique par Roland Quilici
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Au service de la photographie depuis 2001