DJI a gentiment mis à notre disposition un exemplaire presse de son dernier produit phare sorti en juillet 2018 : le drone Mavic 2 Pro équipé d’un objectif Hasselblad, rien que ça !
Je ne vais pas dans l’immédiat détailler toutes les possibilités photo et vidéo de ce drone, car elle feront l’objet de prochains articles au vu du potentiel de ce matériel, mais vous présenter dans un premier temps la prise en main et le pilotage de cet appareil photo volant.
Ses principales qualités ?
L’objet en lui-même est très compact, replié il mesure environ 21 cm de long, pour 9 cm de largeur et de hauteur. Avec son encombrement limité et un poids de l’ordre de 900 g, vous pouvez l’emmener en balade ou en randonnée au même titre que votre reflex.
Outre sa compacité, sa grande force est l’objectif Hasselblad (ouverture f/2.8 à f/11) qui l’équipe, associé à un capteur de 20 Mégapixels. Attention au passage, dans la même gamme, il y a aussi le Mavic 2 Zoom équipé comme son nom l’indique d’un zoom mais avec un objectif de moins bonne qualité. Concernant les résultats photo, rien à dire la qualité est remarquable. A 100 ISO, le piqué est excellent même si on peut constater une petite baisse sur les bords de l’image, mais c’est aussi le cas avec la plupart des optiques qui équipent un reflex. En vidéo, même constat en terme de qualité d’images et la stabilisation via la nacelle qui supporte l’objectif est redoutablement efficace.
Côté pilotage, le Mavic 2 Pro est très stable et sa prise en main est facile. Au passage, si vous avez déjà testé le pilotage d’un drone de type « jouet » et que vous en avez conclu après l’avoir perdu ou crashé que ce n’était pas pour vous, sachez que le pilotage de ce type de drone est sans commune mesure en terme de facilité (mai aussi sans commune mesure en terme de prix). En mode GPS (utilisé quasi systématiquement sauf en intérieur), le drone assure sa propre stabilité dans l’air même en cas de vent (<30km/h) et il réagit parfaitement aux commandes sur les joysticks
Trois modes de pilotage sont directement accessibles via un sélecteur sur la télécommande, le mode Normal, le mode Sport (plus réactif si vous êtes déjà un pro du pilotage) et le mode Tripod (trépied). Ce dernier mode limite la vitesse du drone et entraîne une réaction ralentie aux mouvements sur les manches de la télécommande. Ce mode est principalement destiné à la réalisation de vidéo fluides mais c’est aussi, à mon avis, un excellent mode pour s’entraîner au pilotage quand vous débutez.
Le Mavic 2 Pro est bardé de capteurs pour détecter les obstacles. C’est rassurant mais peut jouer des tours, par exemple sur des surfaces réfléchissantes comme l’eau. Il vaut mieux alors désactiver le système pour éviter des surprises dans le comportement du drone, par exemple il ne maintient plus sa hauteur correctement… et quand on est juste au-dessus de la surface de l’eau s’il décide de descendre c’est très vite embêtant 😉
Toujours dans les bons points de ce drone, l’autonomie de 25 minutes environ de la batterie. Cela permet de faire déjà pas mal de choses même si investir dans une deuxième batterie reste quasi-obligatoire pour ne pas être frustré une fois que vous avez trouvé le lieu idéal pour vos prises de vue photo ou vidéo.
A-t-il des défauts ?
A ce stade de mes essais, à savoir une dizaine de vols, il faut bien dire que je n’en ai pas trouvé beaucoup mais en cherchant la petite bête…
Le logement pour la carte MicroSD : mieux vaut avoir des ongles pour retirer la carte car c’est loin d’être très accessible. Comme il y a deux caches similaires de chaque côté du drone - l’autre servant à l’appairage entre la télécommande et le drone et donc n’étant utile que très rarement -, une petite indication visuelle pour identifier celle de carte mémoire serait la bienvenue.
De l’ordre du détail, le globe de protection plastique de l’objectif : bien qu’il est un joli design, il semble fragile et sa mise en place demande un coup de main à prendre.
Les manches de la télécommande escamotables et qui se vissent en place pour l’utilisation ; c’est une bonne idée car cela permet de ranger la télécommande plus facilement dans une pochette ou un sac. Mais, pour avoir fait l’erreur de « promener » la télécommande avec ses manches en place et surtout de ne pas avoir vérifié qu’ils étaient toujours bien vissés au moment du vol, je me suis retrouvée avec un manche dans la main : quand on est en plein vol au-dessus des eaux translucides du lac d’Annecy, c’est une impression très désagréable ! Bref, de mon point de vue, un système de verrouillage des manches après vissage serait utile.
Mon principal reproche porte sur l’application DJI Go 4, qui vous permet d’avoir sur votre téléphone portable ou sur une tablette, le retour visuel et les différents paramètres. L’interface manque, je trouve, d’intuitivité. Elle demande un réel apprentissage si on ne veut pas passer les trois-quarts de son vol à chercher les bons paramètres. Les fermetures des fenêtres se font de manières différentes, parfois sur une croix, parfois en cliquant à côté et c’est légèrement crispant. J’aimerai aussi avoir un accès direct plus clair aux principales commandes les plus utiles à la préparation d’un vol, comme le réglage des hauteurs et distances maximales et la configuration de la hauteur du Retour à la maison. Enfin, il n’est à priori pas possible d’explorer les options photo et vidéo sans être connecté au drone, ce qui ne simplifie pas l’apprentissage de l’application.
A suivre, faire des photos et des vidéos avec le Mavic 2 Pro…
À noter un point important, au cas où vous souhaiteriez sans attendre vous offrir cette petite merveille volante (environ 1500 euros), ce drone fait plus de 800g et cela implique pour une utilisation de loisirs de le déclarer sur le portail AlphaTango et de passer et réussir une formation (gratuite) en ligne sur ce même site.
Si vous envisagez l’achat d’un drone, je ne saurai d’ailleurs trop vous conseiller d’aller d’abord lire en détails les informations sur AlphaTango pour avoir une bonne perception des contraintes règlementaires liées à l’usage d’un drone. Soyez conscients que selon en particulier la densité humaine de la zone dans laquelle vous habitez, trouver un endroit autorisé pour faire voler votre drone peut parfois être un défi (un coup d’œil à la carte Geoportail/Restrictions pour drones de loisirs vous en convaincra facilement : dans les zones rouges le vol est purement et simplement interdit). Mieux vaut en être conscient avant d’investir des sommes non négligeables dans ces appareils.
Lire la suite de ce test et découvrez les possibilités du drone Mavic 2 Pro en photographie : https://www.photophiles.com/index.php/126-lesarticlesdumoissection/jai-teste-pour-vous/2418-test-drone-dji-mavic-2-pro-photographie-2