- Découvrez tous nos cours photo sur cours-photophiles.com et en vidéo sur notre chaine YouTube !

Hors scène

 

Hors scène

par Stéphane Blache

EXPLICATION

«  Je ne crois pas ou plus au hasard... »

Il n'y pas de hasard dans nos rencontres, notre vie, nos choix, nos envies finiront toujours par les expliquer.
Pour l'édition 2006 du Festival d'Avignon, l'idée m'est venue de photographier le quotidien d'une troupe de théâtre du OFF.

Qui ? Comment ? Quand ?
Je visite le site internet du Festival, rubrique « compagnies, agenda du OFF ».
 
Plus de cent troupes, artistes et spectacles y sont inventoriés. Le classement est alphabétique.
Je m'arrête à la lettre C : compagnie « C pas moi c'est Lui » présente son spectacle
« Nos amis ne sont plus ce qu'ils étaient ».

Un numéro de téléphone à contacter,

je téléphone
Morgane DESPRES me répond.
« Je suis photographe, je voudrais suivre le quotidien de la troupe toute une journée, du matin au soir à Avignon... »
 
C'est d'accord, rendez vous est pris le dimanche suivant.

ACTE 1

Toute la troupe a loué pour la durée du Festival une villa à Villeneuve les Avignon.

Le dimanche arrive, moi aussi !!!

Dans la rue, une Citroën AX est devenue voiture publicitaire,
devant le petit portail d'entrée c'est un vélo de ville qui s'est paré des affiches de la compagnie.

Je pousse le portillon, descends quelques marches et viens briser l'intimité de 7 comédiens,
débarqués pour la première fois à Avignon, ville de théâtre pour quelques semaines d'été.

Il est à peine 8 heures, chacun se lève à son rythme, arrive à la table de la terrasse pour le petit déjeuner.

Mon idée prend forme, je commence à capter les premières images de ce quotidien d'artistes que je découvre.
 
J'observe, je regarde et déjà la magie de la rencontre opère.
Dans l'objectif les attitudes, les gestes de chacun révèlent déjà caractère, personnalité....

ACTE 2


«Convaincre, séduire, amuser la relation aux autres est un effort permanent».

Le petit déjeuner terminé, il faut organiser la journée.
Un festival OFF commence quotidiennement par la chasse au spectateur.
La concurrence est rude.

Des dizaines de troupes, de compagnies, de comédiens ont envahi la cité des Papes, occupant partout l'espace disponible :
la rue, les théâtres sédentaires, les salles occasionnelles ou improvisées.
Le spectacle est partout dans la ville.

Chacun souhaite être vu, séduire le spectateur, le producteur hypotqué, le critique reconnu.
Alors la course s'engage, il faut arpenter le pavé, croiser le regard du badaud, le surprendre, lui donner envie...

C'est le fly.

Fly, flyer, flying... terme mystérieux qui désigne la distribution de tracts annonçant le spectacle à venir.
Ce matin là c'est Hervé et qui s'y colle.
Il faut se transformer, se costumer, revêtir par avance la peau de son personnage et déambuler.
Je les suis, les piste et tente de fixer ces instants particuliers, rencontre éphémère entre touristes, spectateurs potentiels, et comédiens.

ACTE 3

Fin de matinée, toute la troupe arrive en ordre dispersé au Théâtre LE PARIS, dans le centre d'Avignon.
Je découvre l'envers du décor, les coulisses.

Lieu caché, magique, inaccessible au spectateur, là où tout va se préparer, se mettre en place, là où vont naître un à un les personnages de la pièce à jouer.
Les comédiens ont commencé à s'habituer à ma présence et au clic du déclencheur de mes appareils photo.
Je reste en retrait, il faut devenir invisible pour observer et capturer les instants voulus.
Chacun s'affaire, maquillage, habillage, concentration, répétition ...
Je commence à comprendre le théâtre, la troupe de théâtre. C'est un collectif soudé, indissociable, mais cette troupe est bâtie par des individus, des individualités.

Ce matin chaque individu s'est réveillé à son rythme, puis le petit déjeuner a fait renaître la troupe, le destin commun.

Là, dans ces coulisses, la troupe se disperse en 7 comédiens pris par leur transformation, chacun se prépare dans son coin, s'occupe de sa métamorphose.
Pourtant je surprends des conversations, des réglages, des précisions sur le rôle de l'autre, la réplique à modifier etc...

La comédie est un art difficile, le plus difficile, chaque réplique est prévue, calculée, chaque mot pesé.

ACTE 4


Les personnages sont en place, chacun a revêtu sa peau de comédien.
Nous passons sur la scène.
Je suis toujours en retrait, derrière le rideau rouge.
Le décor est à mettre en place.

Une course chronométrée s'engage, car le théâtre accueille tous les jours troupes, comédiens, one man show, du début d'après midi à la fin de la soirée.

La scène se transforme alors en appartement, canapé, bar, tabourets, décorations murales,
les accessoires sortent des malles et chacun participe à la création du lieu.

La troupe s'est reformée dans cet exercice, les personnages jouent déjà la comédie.
Restent les instants les plus surprenants pour moi : des répliques qui fusent pour échauffer la voix,
des mouvements de gymnastique pour échauffer les corps, le théâtre est un exercice physique et mental.

Le rideau se lèvera tout à l'heure devant une salle noire où le public d'un jour aura pris place.

Alors plus de droit à l'erreur, les comédiens seront en scène, donnant le meilleur d'eux-mêmes en attendant la récompense ultime :
une salve d'applaudissements complices...
En attendant je reste HORS SCENE, capturant image par image les attitudes de mes amis comédiens.

En savoir plus sur l'auteur de cet article

Stéphane Blanche
Site :
E-mail : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.



Au service de la photographie depuis 2001