Mali, le peuple des falaises
par Jean-Luc Meyer
Brassage des cultures et des religions, le Mali présente un kaléidoscope de peuplades et d'ethnies différentes, où se côtoient musulmans, animistes, chrétiens. Malgré un passé mouvementé, notamment chez les animistes Dogons qui, pour fuir les arabes ont investi une falaise longue de 200km qu'ils ont transformé en lieux de vie et de croyances, tous ces villages vivent en bonne intelligence et savent s'entraider plutôt que s'opposer. Bonne leçon qu'ils donnent aux européens enfoncés dans leurs problèmes raciaux. Aucune richesse ne vient engendrer vanité ou jalousie et ils sont tous confrontés au même statut: survivre dans une contrée qui ne leur fait pas de cadeau : le Sahel au climat capricieux qui connaît périodiquement de fortes sècheresses.
Chaque village possède souvent ses coutumes et son dialecte, mais le sens de l'accueil, même s'il est protocolaire, est toujours la règle. Pour nous étrangers, l'approche à pied est sans conteste moins agressive qu'à bord d'un puissant 4x4 où déjà le " blanc " étale sa supériorité. A pied, l'homme est plus humble et favorise les contacts, et la visite se fait en douceur car les signes avant coureur de notre arrivée sont évidents. Le chef du village s'impose alors et se fait une joie de nous présenter ses terres.
Après les premiers instants de curiosité partagés, et quelques sourires plus loin, l'atmosphère se détend. Etant personnellement gêné de rentrer dans l'intimité des gens avec un appareil photo, c'est le moment où j'adopte une stratégie qui fonctionne souvent bien : me faire oublier du rassemblement provoqué par notre arrivée en me fondant dans l'environnement. Je travaille sur le vif en changeant fréquemment de place, optimisant mon 80x200 au mieux de ses possibilités.
Voici quelques images dérobées à ces peuplades qui savent pourtant vivre avec de la joie malgré un dénuement omni présent.
Jean-Luc Meyer