Considéré comme l’un des chefs de file de la photographie d'art en Thailande, Manit Sriwanichpoom est le photographe thaïlandais le plus connu hors de son pays. Photographe engagé est connu pour la collection, réalisé avec son ami artiste, Sompong Tawee, « Mister Pink ». Le travail autour de ce personnage a débuté en 1997, peu avant la crise financière asiatique, par la suite, l’artiste a utilisé ce personnage à Bangkok et lors des conflits qui ont éclaté en 2010, entre les autorités et les Chemises Rouges.
L’engagement
Né en 1961, Manit Sriwanichpoom était durant des années photo-reporter au sein de l'agence Bureau Bangkok, afin d’acquérir de l’expérience dans la photographie de terrain. Au cours des nombreux reportages de guerre dans la région, le photographe a prit conscience du rôle que peut avoir la photographie dans l'action politique et sociale. « A l'époque, il ne s'agissait pas seulement pour moi de photographier ces endroits, mais plutôt de mettre en lumière la réalité sociale de ces communautés vivant en marge de la société » a déclaré l’artiste au journaliste Henri Pompidor, sur Gavroche.
Après des années de photojournalisme, Manit quitte la presse pour la photographie d’art qui correspond à ses aspirations. Passionné par les portraits, il continue à prendre des photos de visages, sans mise en scène, ni artifice. Il capture en l’instant les visages de la société thaïlandaise et se rend alors compte que la photographie est « un véritable outil d'analyse des conditions sociales, voire sociologiques, de l'individu et de la société elle-même ».
« Mister Pink » et la société
Le personnage « Mister Pink » est vêtu d’un costume en soie rose intense, accompagné d’un caddie et d’un téléphone portable de même couleur. Ce personnage permet à l’artiste de révélé et dénoncé les « travers consuméristes » de la société » « Acteur de la scène de l’art contemporain à Bangkok, Manit Sriwanichpoom se définit lui-même comme un activiste qui utilise la photographie dans la mesure où elle lui permet de mettre rapidement en forme ses points de vue, ses protestations, ses urgences. Il est absolument réactif, immédiat » (Galerie VU). Le photographe explique que « Mister Pink » est la représentation de « ses sentiments contrariés et aliénés vers le concept de consumérisme, qui a été accepté de manière simple et sans prise en considération par la société thaïlandaise. Je pense que ce système nous a réduits en esclavage, sans notre réalisation ».
Le journaliste Christian Caujolle explique, après avoir rencontré l’artiste, que son travail est une prise de position militante fondée sur « l’efficacité d’un dispositif ». Dans des décors naturels, le seul élément extérieur et extravagant est « Mister Pink », le personnage met en évidence des situations et des aberrations de notre société.
Dates principales
1961: naissance le 27 septembre à Bangkok
1964: diplôme en Art visuel (B.A) de l'Université de Srinakharinvirot, Bangkok.
1985-1989: travaille pour une agence de presse comme photo-reporter.
1990: démissionne et se consacre à la photographie d'art et plus particulièrement à la photo-portrait. Première exposition en solo à la galerie de l'Alliance française de Bangkok.
1990-2000: plusieurs expositions collectives en Thaïlande et à l'étranger (Singapour, France, Brésil, Etats-Unis...) et expositions en solo.
2002-2007: apparition de son personnage central "l'homme en rose", succès de nombreuses expositions (Bangkok in Pink au Japon, Pink Man in Paradise en Australie ou encore Beijing in Pink en Chine)
2004: Artiste en résidence à la Cité Internationale des Arts, Paris.
2007: Prix de la photo Higashikawa, Hokkaido, Japon
2008: Curateur du mois de la photographie à la cinquième édition de La Fête en Juin.
2008 : « The Lambs of God », Centre d'art contemporain de Melbourne (Australie)
Livres consacrés à l'artiste:
Ordinary/Extraordinary,
Kathmandu Photo Gallery, 2007
Manit Sriwanichpoon, Rutger Pontzen, Edition de l'oeil, 2002
Contact:
Kathmandu Photo Gallery
87 Pan Road (face au temple indien) Silom, Bangkok 10500 Tél: 02-234-6700
www.kathmandu-bkk.com
 | En savoir plus sur l'auteur de cet article Céline Tabou |