Né en 1968 à Chongqing, non loin du barrage des Trois Gorges, Luo Dan possède un « visage de jeune garçon, pull chiné et veste kaki de reporter », décrit Le Figaro qui lui a consacré un article pour ses œuvres sur la « Route nationale 138 ». A 43 ans,
Diplômé du Sichuan Fine Art Institute en 1992, il travaille comme photoreporter depuis 1997 pour des journaux et magazines chinois (Chengdu evening paper, HuaXi city paper). Il a remporté de nombreux prix journalistiques nationaux et régionaux depuis 1998. Passionné par Diane Arbus et Robert Frank, il photographie les stars de cinéma pour le « Shanghai Evening News », jusqu’en 2006. Année durant laquelle, il présente sa collection « On the road ».
Cette première exposition personnelle s’arrête sur les paysages de la République Populaire de Chine, loin des grandes mégapoles chinoises. Face à l’immensité du pays, il saisit les chinois dans leur quotidien avec « mélancolie, voire la nostalgie, derrière la beauté des visages, les paysages agressés par la pollution omniprésente » a écrit Christian Caujolle de la galerie parisienne « Taiss » qui l’a accueillit en 2008.
Luo Dan est qualifié d’« humaniste aux images blanches comme le brouillard sur Shanghaï, Prix d'or du Festival de Lianzhou 2008 ». Le « Fils de la Chine maoïste, converti au protestantisme par la lecture de la Bible » a expliqué au journaliste du Figaro, « Ce que j'ai vu sur mon chemin était souvent difficile. Tout disparaît en Chine, à l'image de l'être humain, condamné à disparaître. Les valeurs traditionnelles sont démodées. La seule valeur qui compte aujourd'hui, c'est le dollar. Les joies produites par l'argent sont éphémères. Voilà pourquoi les gens se sentent misérables »
Des photographies « originales, voire déroutante. Et également subtile, séduisante, pleine de sens ». C’est avec des couleurs douces et naturelles, Luo Dan photographie ce qui l’entoure avec sincérité et simplicité. La vie de chacun dans sa dureté et ses moments de joie, au cours d’un périple à travers toute la Chine. « Il a choisi un dispositif à la fois simple et efficace de voyageur presque désabusé par l’impossibilité de cerner l’immensité : il a parcouru son pays du Nord au Sud et d’Est en Ouest. Et, au cours de ce périple, il évite tous les clichés auxquels ne résistent bien souvent pas les regards extérieurs » explique Taiss.
Les clichés transportent le spectateur dans un Chine en changement, sans certitude, dans des endroits loin de l’effervescence des grandes cités telles que Shanghai ou Beijing. « Il nous convoque dans un pays irréel, plus résigné que triste, qui ressemble peut-être à ce qu’éprouve la majorité de ses contemporains qui n’ont pas été conviés au partage de l’enrichissement subit et spectaculaire de quelques-uns ». Ces clichés montrent une Chine pleine de charme, naturelle et contradictoire.
Expositions personnelles
Septembre 2005 « On the road », Festival de Pingyao, Chine
2006 « Dress up », San Francisco,
Décembre 2006 « China Route 318 », Lianzhou International Festival of Photography , Chine
Mai 2007 « China Route 318 », Guangzhou Photo Biennial, Chine
Octobre 2007 « China Route 318 », PhotoQuai – 1ère Biennale Des Images Du Monde, Paris
Octobre 2007 « China Route 318 », Dangdai International Art Festival, Pékin
Décembre 2008 « North South », Lianzhou International Photo Festival , Chine.
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Céline Tabou |