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Dith Pran

Par Céline Tabou

Dith Pran, le survivant

Photojournaliste et activiste Cambodgien, célèbre pour être resté au Cambodge en 1975 avec le journaliste du New York Times Sydney Schanberg pour témoigner de la prise de Phnom Penh par les Khmers rouges. Appelé le survivant de "Killing Fields", expression qu'il a lui même inventé, il est resté quatre années en camp de travail car contrairement aux journalistes étrangers, il ne fut pas autorisé à quitter le pays.

Né en septembre 1942 dans la ville de Siem Reap au Cambodge, Dith Pran a vécu son enfance dans un village proche des ruines de l'ancien temple Angkor Wat. Alors que les Japonais occupaient le Cambodge, lequel appartenait à l'Indochine française, Dith Pran apprend le français à l'école puis l'anglais, par lui même quelques années plus tard. Il grandit avec ses deux soeurs et trois frères, dans une famille de classe moyenne, son père était un fonctionnaire et supervisé la construction des routes.

Il quitte le milieu scolaire en 1960 et devient interprète pour le commandement d'assistance de l'armée Américaine au Cambodge. En 1972, il devient l'interprète de Sydney Schanberg, journaliste au New York Times. Les deux hommes deviennent de très bons amis et en 1973, Dith Pran travaille uniquement avec Sydney Schanberg.

Deux ans plus tard, lui et Sydney Schanberg restent au Cambodge au moment ou les Khmer Rouge prennent la capitale cambodgienne, Phnom Penh. Alors que les journalistes étrangers sont poussés vers la sortie, Dith Pran a l'interdiction de quitter le pays. Il est envoyé dans un camp de travail pendant quatre ans. La majorité des Cambodgiens ont été envoyé dans ces camps pour y travailler de plus, ils étaient privés de nourriture et torturés. Les Khmers rouges sont à l'origine de la mort d'environ 1 700 000 cambodgiens entre 1975 et 1979, soit plus de 20% de la population d'avant 1975. Ce n'est qu'en 1978 que les Vietnamiens renversent le gouvernement des Khmers Rouges.

Connaissant le sort des prisonniers lors du "Génocide" ou "auto-Génocide" , il cachera les causes de son "éducation" et ses liens avec les Américains. Il se présentera comme chauffeur de taxi, ce qui lui sauvera la vie et lui permettra de témoigner des atrocités faites par les rebelles communistes.

Il créé la phrase "killing fields" en référence aux corps et squelettes des victimes décédés lors de la fuite. Les frères de Dith Pran décèdent lors de la guerre. De retour dans son village, il apprend que cinquante membres de sa famille sont décédés lors de l'invasion des Khmers Rouges. Les Vietnamiens font de lui, le chef de son village, mais Dith Pran s'exilera en Thaïlande en 1979. Arrivé à la frontière Thaïlandaise en tant que réfugié, il prend alors contact avec Shanberg qui l'aide à entrer aux États-Unis, où il réunira sa famille. Le New York Times l'embauche comme reporter et il devient citoyen américain en 1986.

Il se consacre ensuite à la défense des victimes Cambodgiennes des Khmer Rouges. Il entreprend des excursions au Cambodge afin d'amener les Khmer Rouge devant la Cour Internationale. Son épouse et lui mettent en place le "Dith Pran Holocaust Awareness Project", lequel maintient un record de photographie du Internet. Le but est d'aider les Cambodgiens à retrouver les membres des familles disparus.

Dith Pran enquête et interroge plusieurs personnes ayant souffert durant la prise de contrôle des Khmer Rouge. Il écrira un ouvrage, "Children of Cambodia's Killing Fields: Memoirs by Survivors", consacré aux résultats de son enquête. Il recevra la médaille d'honneur de la part d'Ellis Island et un prix d'excellence du centre international de New York. Dith Pran décède le 30 mars 2008 à New Brunswick dans le New Jersey d'un cancer du pancréas, diagnostiqué trois mois plutôt.

Pour en savoir plus:

"Dith Pran, Photojournalist and Survivor of the Killing Fields, Dies at 65", par Douglas Martin, Ney York Times, le 31 mars 2008, http://www.nytimes.com/2008/03/31/nyregion/31dith.html?_r=2&hp&oref=slogin

Copyright illustrations :

1 - Dith Pran - Wikipedia

Celine Tabou En savoir plus sur l'auteur de cet article

Céline Tabou
Evènements, Asie
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Au service de la photographie depuis 2001