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Marc LUCASCIO

dubai photo mariage arabeDécouvrez l'interview de Marc Lucascio qui vous présente ses travaux photographiques et sa vision de la photographie.

Quelle a été votre première rencontre avec la photographie ?

Mes premiers balbutiements avec la photographie remontent à ma plus tendre enfance. En fin de troisième je rencontrais une jeune fille dont le père photographe amateur possédait un laboratoire photo. Pour avoir les bonnes grâces du papa, je fis mine de m'intéresser à la photographie. Les portes du labo photo me furent grandes ouvertes après quelques apprentissages. Je devins vite doué car il fallait justifier du temps passé dans le labo photo avec sa fille. J'appris la technique du noir et blanc plus par conviction amoureuse que photographique. Par obligation, mon débit de tirage photo était tel que personne ne pouvait imaginer ce que nous faisions réellement dans le labo photo. Si une porte de chambre peut s'ouvrir inopinément et facilement sans frapper, il est absolument interdit d'ouvrir la porte d'un laboratoire sans avertir longtemps à l'avance. Mais la photographie me prit dans son filet et je me laissais prendre par son jeu qui devint vite une passion. Quelques mois plus tard après plusieurs jobs d'été je m'achetais mon premier appareil photo, un Zenit E avec un 50 mm hélios 44 que je possède toujours par nostalgie.

Quel a été votre parcours pour devenir photographe ?

Dans les années 70/80 il n'y avait pas internet qui est une source de savoir immense pour approfondir ses connaissances. La voie scolaire pour apprendre ce métier ne m'intéressait pas, j'ai toujours été un autodidacte dans l'âme. J'ai frappé à plusieurs portes de photographes installés dans des boutiques photos. Ceux qui à mon sens avaient les plus belles images exposées en vitrine. Un photographe me prit sous son aile. Je passais avec lui tout mon temps libre dans son laboratoire photo. J'étais émerveillé par son matériel tant de labo, de studio que de prise de vue. J'ai commencé mon travail de reporter avec lui. Tous les samedis je partais en reportage mariage. Il m'a appris la lumière et son intensité. Rolleiflex 6x6, Asahi pentax 6x7 furent les premiers boitiers professionnels que j'eu l'occasion d'avoir en main. Nul besoin de cellule pour calculer l'exposition. Ce photographe d'un simple regard connaissait la vitesse et l'ouverture. Il m'a appris cela. Pour le suivre et faire quelques photos avec lui je me suis équipé d'un Mamiya c220. Le format 135 pour lui n'offrait pas la qualité de définition et de piqué qu'une photo devait avoir. En plus de cela je suivais toutes les manifestions, les concerts de ma région, la photo sociale me plaisait au plus au point. Je mis de côté pour mon travail personnel le moyen format trop lourd et encombrant, pour m'équiper en Canon 135 plus propice aux instantanés, le fameux Canon F1.

Comment vous définissez-vous en tant que photographe et avez-vous un thème de prédilection ?

J'aime les images naturelles non posées. Je n'aime pas les scènes préparées. Pour moi la photo représente un instant de vie. Je pense être un photographe qui aime photographier l'amour car mon thème de prédilection est la photo de mariage. La photo de mariage a longtemps été considérée comme ringarde, la fille pauvre de cet art qu'est la photographie. Les lettres de noblesse, les honneurs c'était pour les grands reportages humanitaires et couverture de conflits. Effectivement c'est le nec plus ultra mais tout le monde n'a pas la chance d'être photojournaliste. Et l'on peut travailler en local même en mariage avec le même amour de la photographie que les grands reporters. Je m'y applique au quotidien en donnant à mes images cet aspect photo journalistique car le mariage est du reportage social.

Quels sont les photographes qui vous ont inspiré ?

Si j'ai appris mon métier avec un photographe local, j'ai appris la photo avec des grands maîtres. Très vite je me suis abonné à des revues photo, Zoom, Photo Revue, Chasseur d'images vint plus tard. Au milieu des années 70, les photographes dont on voyait les images étaient surtout Henri Cartier Bresson et Robert Doisneau ces grands spécialistes du cadrage et de la composition pour les reportages sociaux . Gilles Caron, Eddie Adams, Nick Ut, Philip Jones Griffiths, désolé de ne pas tous les citer, ces grands reporters de guerre m'ont fait comprendre qu'il n'y a pas de honte à photographier le pire pour témoigner. On peut même mourir pour faire passer des messages. Il est vrai que mes influences sont multiples mais je reste néanmoins toujours impressionné par les photos de Jean-Loup Sieff. Je pense fortement qu'on ne peut pas être photographe sans avoir une certaine culture photographique.

Parmi toutes les images que vous avez réalisées, quelle est votre photo préférée et pourquoi?

J'ai la chance de faire mon travail de photographe de mariage à l'international. Et il m'arrive de faire des images qui sortent de l'ordinaire et qui sont complètement décalées pour le français que je suis. Ma photo préférée ? Il s'agit de cette photographie prise lors d'un mariage à Dubaï. Dans un grand hôtel, j'ai repéré ces deux arabes en tenue locale qui discutaient entre eux. Au loin mes mariés déambulaient pour la séance photo de couple. En l'espace de quelques secondes, j'ai compris que je tenais LA PHOTO. Bien positionné en face des arabes, un 50 mm monté sur mon boîtier, j'ai déclenché deux fois. C'est la première photo qui fut la bonne. Oui effectivement cette image est ma préférée car elle représente ce que j'aime le plus en photographie, le non posé et l'imprévu.

Quels conseils donneriez-vous à quelqu’un qui souhaite devenir photographe pro ?

Le premier conseil que je donnerais à un jeune qui veut devenir professionnel. Fais ce qu'il te plait, si c'est bien fait, fais le encore ! Regarde et consulte le travail des anciens photographes de renom. Ils n'avaient pas besoin du dernier boîtier numérique haute technologie pour faire des chefs d'œuvre. C'était de l'argentique tout simplement avec un 36 poses maximum dans le boîtier. Ils n'avaient pas besoin du 6 images seconde et ne déclenchaient pas en rafale. Ils prenaient soin de déclencher au bon moment... Pour citer Henri Cartier Bresson ' l'instant décisif ' 

Avez-vous un projet en cours ou à venir dont vous souhaitez nous parler ?

Des projets oui, j'en ai plein dans mon sac photo. Mais en premier lieu, je prévois dans quelques temps une exposition sur les mariages dans le monde. Mettre en évidence l'amour avec des cultures et religions différentes est un projet qui me tient à cœur. Il y aura surement en suivant un livre... 

Retrouvez plus d'infos sur ce photographe sur son site www.marc-lucascio.photo

Merci à Marc Lucascio d'avoir répondu à cette interview. Si vous aussi vous souhaitez présenter votre travail aux lecteurs de Photophiles, répondez à notre interview http://www.photophiles.com/index.php/interview-photographe

 

 

Au service de la photographie depuis 2001