www.poigetdigitalpics.com/poiget.html
Florent Poiget est photographe amateur. Son domaine de prédilection est peu banal, il s'est passionné pour la photographie d'astronomie. Mais ne croyez pas qu'il a pour autant la tête dans les nuages, c'est au contraire une discipline particulièrement exigeante qu'il nous présente.
Vous réalisez d'impressionnantes images d'astronomie visibles sur votre site www.poigetdigitalpics.com/poiget.html, comment vous est venu cet intérêt pour les étoiles?
1982 est une année phare dans ma vie d'astronome amateur et ma vie tout court. Il est des passions qui commencent dès le plus jeune âge et qui se poursuivent jusqu'en fin de vie. L'Astronomie est de celle-là.J'avais 10 ans lorsque tout à débuté, par un livre que mon instituteur m'a offert lors de la fête des prix annuelle de l'école primaire : le guide de l'Astronomie de Philippe de La Cotardière. Ce livre a été un catalyseur de tout ce qui a suivi.
A cet âge là, on ouvre les yeux sur pas mal de choses, et l'Astronomie a cela de fascinant qu'elle nous fait entrer dans un Autre Monde.
A cette époque "héroïque" pas d'instrumentation, juste mes yeux, des jumelles (de foire) et un bout de tuyau vide fixé sur un trépied de tir au pigeon par une lanière en cuir.
Ce n'est qu'un an plus tard que mes parents m'ont acheté ma première vraie lunette avec laquelle j'ai pu observer les cratères de la Lune, et par la suite les planètes comme Jupiter et Saturne avec ses anneaux. Le fait de pouvoir les voir "en vrai" est un véritable choc.
J'ai fais mes premières armes avec cette petite lunette qui sera remplacée deux ans après par mon premier télescope, un Ganymède de 115mm de diamètre muni d'une focale de 900mm.
Pendant presque 10 ans j'ai observé une foule de choses avec ce petit télescope, mais je rêvais déjà d'aller plus loin dans ma passion et d'immortaliser ce que je voyais.
Je me suis peu à peu passionné pour le ciel profond : nébuleuses et galaxies plutôt que les planètes. Dans ces objets extragalactiques, il y a une part de rêve qu'entretiennent les films de science-fiction.
De quel équipement a-t'on besoin pour démarrer ce genre d'activité et pour quel budget?
Pour de l'observation simple, il n'est pas nécessaire d'engager des budgets énormes. Entre 200 et 1000 euros suffisent. En général il s'agit d'une petite lunette ou d'un télescope d'un diamètre déjà acceptable. Cela permet d'observer les planètes, notamment Saturne et ses anneaux, les cratères de la Lune mais aussi les nébuleuses et galaxies.
Quand à faire de la photo en astronomie, tout dépend de ce que l'on veut faire. Là les budgets peuvent aller de quelques centaines d'euros à plusieurs milliers.
Pour mon cas cela représente plusieurs dizaines de milliers d'euros.
Y-a-t-il un post traitement des images et si oui, en quoi consiste t-il?
Oui, le post traitement est obligatoire.
On réalise des images de calibration pour soustraire le courant d'obscurité (à savoir le bruit généré par le capteur lors de temps de pose très longs) et le vignettage présent dans les images brutes.
En astronomie, les "caméras" CCD que nous utilisons possèdent des capteurs noir et blanc pour un meilleur rendement et refroidis en dessous de zéro pour limiter le bruit thermique. Nous utilisons des filtres RVB pour constituer l'image couleur.
L'assemblage se fait par des logiciels style Photoshop. Mais des logiciels d'astronomie se chargent, au préalable, d'aligner toutes les images en translation et rotation, vu que les poses se font sur plusieurs nuits, et donc de compenser un léger décalage.
Il serait impossible de décrire tout le post traitement tant les variables diffèrent suivant le style d'objet photographié, les conditions de ciel, le rendu …etc. En fait il faut adapter son post traitement à chaque image. Pour les couleurs, on se cale avec l'histogramme de Photoshop. Après c'est une question de sensibilité esthétique en essayant de coller à la réalité.
Qu'est-ce qui motive le choix de votre sujet? En clair, pourquoi choisir la galaxie M-51 dans la constellation des Chiens de Chasse plutôt qu'une autre?
Le choix d'une galaxie ou d'une nébuleuse se fait, en ce qui me concerne, par un regard d'abord esthétique sur des images trouvées sur le web. Puis, avec des logiciels de cartographie astronomique, on regarde si l'objet en question se trouve assez haut dans le ciel, ainsi que les heures de lever et coucher pour une période donnée.
M-51 est une galaxie très connue et spectaculaire que je n'avais pas pris de manière satisfaisante jusqu'à présent. L'arrivée d'un tout nouveau télescope en fibre de carbone m'a fait choisir cette grande galaxie pour voir le potentiel de l'instrument. Comme M-51 était la première image avec ce nouveau télescope, donc première prise en main, je ne pensais pas avoir un tel résultat. Aujourd'hui j'entends encore parler de cette image un an après.
Question subsidiaire : Toujours pas d'extra-terrestres en vue?
Non pas encore et je n'ai jamais été témoin d'aucun phénomène. Je connais par contre un ami, ancien pilote chez Air France, qui a eu une expérience OVNI lors d'un vol commercial au dessus du territoire pendant la période où en France et en Belgique plusieurs personnes ont assisté à des phénomènes inexpliqués.
www.poigetdigitalpics.com/poiget.html
Chronique par Frédéric Brizaud
Site : www.photophiles.com
E-mail :