Henry Clarke,
rigueur et élégance
La rétrospective Henry Clarke au Musée Galliera autrement dit le Musée de la Mode à Paris est un véritable bijou à voir sans commune mesure. Avant sa mort en 1996, il a cédé toute son œuvre au musée qui lui dédie une rétrospective ce qui est inévitablement un juste retour des choses. Tout au long de sa carrière Henry Clarke a contribué au renom du célèbre magazine Vogue pour les trois éditions en France, en Angleterre et aux Etats Unis. Il s'affirme comme le témoin évident de son époque, tout en faisant preuve d'une grande modernité avec ses sujets. C'est un photographe de mode tout en étant créateur et initiateur de cette discipline. Ce photographe français d'abord américain est venu à la capitale de la haute couture: Paris y faire ses preuves avec excellence et élégance. Il a convaincu les plus grands couturiers: Dior, Lanvin, Cardin, Pucci, de son talent débordant et donc incontestable. Sa fascination de l'élégance, du raffinement, du glamour contribue à mettre en valeur son style. Les mannequins qu'il a photographiés bien sûr sous leur meilleur jour, apparaissent avec une vision de la femme qui ne cesse de la magnifier, elles expriment aussi l'élégance dans sa quintessence.
Dans cette exposition, il est présenté les robes, les bijoux, les chapeaux, de l'époque mais aussi le cheminement du photographe avec des planches contacts qui montre une partie de sa démarche photographique. Ses compositions photographiques du début sont stupéfiantes par leur rigueur implacable et leur modernité. Les modèles sont dans des décors très dépouillés, épurés, sur des grands fonds blancs se transposent la ligne sinueuse des femmes qui se découpe tout en finesse. Le noir et blanc met en scène son sens du grandiose que se soit dans des compositions sobres ou complexes avec un décor riche d'ornement. Henry Clarke est un amoureux de Paris ainsi il en explore les lieux qui lui permettent de faire des photographies magistrales représentant la féminité dans toute sa splendeur. Ces photographies existent indéniablement afin de faire un éloge de la femme. D'ailleurs il a conquit ses mannequins qui sont devenues son emblème, à travers desquelles il saisit l'élégance jusqu'au bout des ongles. Ce sont Bettina, Gigi, Madeleine de Rauch, Anne Saint Marie qui parcourent son existence photographique. Puis il fait des portraits mondains pour les pages people de Vogue de Sophia Loren, Anouk Aimée, Catherine Deneuve.
Henry Clarke saisit les modèles des grands couturiers avec leurs couleurs chatoyantes c'est le cas d'une photographie d'une robe de Pucci étonnante par ses motifs éblouissants aux coloris acidulés. Dès qu'il aborde la couleur, elle est somptueuse, généreuse en contraste, en camaïeux ou en dégradé. Son métier l'incite à beaucoup voyager ainsi il réalise des photographies de paysages, d'architectures dans les différents pays qu'il a visité. Ces photographies sont effectuées avec le même talent, la même rigueur que celle de ces photographies de mode. D'ailleurs il associera les deux, le pays et leur paysage et les femmes destinées à mettre en valeur une gamme de vêtement tout aussi exotique que la Sicile, Mexique, Grèce…Les mannequins s'érigent avec des robes d'une parfaite élégance aux couleurs virulentes avec des coiffures invraisemblables au-dessus de leur tête prolongeant la silhouette de leur corps.
Tout l'exotisme pimenté est évoqué dans ces séries photographiques destinées au magazine vogue afin de faire une collection sur le thème des vacances pour les lectrices éprises d'horizons lointains et d'élégance dans n'importe qu'elle circonstance. De ce fait ce sont des vêtements confortables en accord avec le paysage dans lequel il s'inscrit et avec le pays où la femme veut voyager. Cette exposition est riche autant par les photographies faites par Henry Clarke que par les modèles de l'époque présentés.
Laurence BAGOT
Infos pratiques
Exposition en mars 2003 au Musée Galliera
Musée de la Mode de la Ville de Paris
10, avenue Pierre Ier de Serbie
75116 Paris
Tel : 01 56 52 86 00
Pour en savoir plus sur l'auteur de cette rubrique
Chronique par Laurence Bagot
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