Ce travail n’est pas issu d’un concept. Il est le fruit d’une émotion. D’une sensation de beau qui m’échappait et qu’il fallait que je capture en photo. Son côté inssaisissable et indéfinissable relevait de la fascination. Il y a le beau visible, charmant et rassurant. Et il y a le beau invisible, mystérieux et obsédant.

Dans le premier thème le beau visible c’est la brume qui s’empare du décor. L’invisible c’est le paysage voilé, l’absence d’horizon. On ne voit pas ce qui est loin et c’est un mélange de curiosité et d’angoisse qui se joue dans cette vision où l’après est masqué.

Dans le second thème c’est l’avant, le proche qui est masqué. La beauté du ciel coloré par l’aurore ou le crépuscule, découpé par la silhouette du relief montagneux, nous attire alors qu’on ne sait pas comment l’atteindre.

Ces deux sélections sont comme une question et une réponse séparées l’une de l’autre. On peut faire un parallèle entre la sensation éprouvée face à ces paysages, ces espaces, et la façon de penser et éprouver le temps et la vie. On voit clairement ce qu’on peux faire à court terme. On sait ce que l’on veux faire à long terme. Mais on ne peut pas lier les deux et ce n’est qu’à l’arrivée qu’on connait le chemin.