Partie intégrante du showroom en ligne développé par All About Photo, cette exposition est mise en avant pendant tout le mois de janvier 2025 et comprend une vingtaine de photographies de la série 'Fading' Mischa Lluch explique son projet: "Fading" propose une vision subjective de la vie en banlieue américaine, en remettant en question l’idéal supposé de ce mode de vie. Lorsque la promesse de prospérité américaine se dévoile comme un mirage ou une impossibilité, une lutte profonde pour établir des liens humains émerge, laissant place à un sentiment omniprésent de solitude aux États-Unis. Ce projet explore le paysage émotionnel des rêves brisés, invitant le spectateur à une réflexion introspective. En tant que directeur de la photographie, mon parcours a été profondément marqué par le cinéma, où l’atmosphère est essentielle à la narration. Dans "Fading", l’humeur et le langage visuel jouent un rôle central, dévoilant les différentes couches—matérielle, émotionnelle, existentielle—qui s’entrelacent dans chaque scène. Bien que ce projet partage des similitudes avec la photographie des "New Topographics", notamment dans sa représentation de scènes banales de banlieue, il puise son inspiration dans la profondeur émotionnelle et la subjectivité de l’œuvre d’Eugène Atget, ainsi que dans la perspective mélancolique de la photographie architecturale d’Humberto Rivas. Ce projet s’inscrit également dans une relecture contemporaine de la figure du flâneur, telle qu’évoquée par Baudelaire dans “Le Peintre de la Vie Moderne”, puis enrichie par les réflexions de Walter Benjamin sur le capitalisme. Ici, mon regard se tourne vers les marges de la banlieue, un espace où l’errance devient une exploration de la déconnexion, du désir et de la poésie silencieuse des rêves qui s’effacent. Dans cette version moderne, le flâneur ne marche pas : il parcourt les rues en voiture, observant sans chercher à être vu. L’image devient ainsi quelque chose de furtif, presque volé à la réalité, questionnant également le rôle du photographe en tant que "chasseur", un être qui se déplace comme un spectre. Les photographies sont prises depuis une voiture à l’aide d’un appareil moyen format, avec un film couleur 6x9. Pour capturer l’immédiateté recherchée, je photographie à main levée avec un appareil télémétrique, dans un style qui s’approche de la photographie de rue. Cette approche va à l’encontre des règles classiques de la photographie architecturale et paysagère, tout en intégrant certains de ses principes. Les images sont ensuite numérisées en haute résolution et imprimées numériquement, dans une démarche qui évoque les paysages romantiques. Avec "Fading", mon ambition est de créer une passerelle entre fiction et réalité. C’est un regard extérieur qui cherche à révéler l’invisible, explorant le South Bay de San Francisco jusqu’à ce que je m’y perde, poussé par l’obsession de capturer cet instant précis où les choses s’effacent, se transformant en un rêve brisé. Ce concept d’absence, presque dystopique, agit comme un miroir, invitant le spectateur à explorer les couches cachées de la vie en banlieue.