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Les galeries photo spéciales portraits
‘Tokyo No-No’ par le photographe Américain Ghawam Kouchaki
Catégorie
Les expositions photo
Date
dimanche 1 décembre 2024 16:52 - mardi 31 décembre 2024 16:52
Lieu
En ligne
Email
Partie intégrante du showroom en ligne développé par All About Photo, cette exposition est mise en avant pendant tout le mois de décembre 2024 et comprend une vingtaine de photographies de la série 'Tokyo No-No'
Ghawam Kouchaki explique son projet:
Tokyo No-No explore l’aliénation moderne à travers le prisme de la cellule familiale à Tokyo, Japon — un phénomène qui dépasse les frontières culturelles et affecte les sociétés du monde entier. Partout, les individus luttent pour répondre à des attentes de plus en plus inaccessibles. En cherchant à s’adapter aux cadres étroits imposés par la société, beaucoup se retrouvent profondément seuls, même au sein de leur propre famille.
Ces instants ne sont pas propres à Tokyo, mais l’énergie implacable de la ville les rend particulièrement saisissants. La culture du « toujours plus » a tout envahi : cette pression constante à optimiser chaque seconde de son temps, à ne jamais s’arrêter. Je l’ai ressentie moi aussi. Pas une fois je ne me suis dit que je devrais ralentir pour apprécier ce qui m’entourait. Mon esprit cherchait toujours la prochaine photo, toujours en mouvement, à l’image de la ville elle-même.
Cela ne se limite pas à Tokyo ou aux États-Unis : c’est un phénomène universel. On nous impose un « script » de vie : travailler dur, décrocher un emploi stable, s’installer, avoir des enfants. Mais pour beaucoup, ce scénario est brisé. L’instabilité économique et la hausse du coût de la vie ont transformé des étapes comme fonder une famille ou devenir propriétaire en luxes inaccessibles.
J’ai vu ce qui arrive lorsque les gens tentent de suivre ce modèle. Ils continuent, non pas par envie, mais parce qu’ils ne connaissent rien d’autre. Ils restent dans des emplois qui les vident, des relations qui ne les épanouissent pas, des vies qui semblent appartenir à quelqu’un d’autre. Nous savons que cela ne fonctionne pas, mais nous avons peur d’explorer de nouvelles voies. Nous nous accrochons à la tradition, car elle semble moins risquée que l’inconnu.
En observant de plus près ces images, une tension devient impossible à ignorer — une impression de personnes au bord du précipice. Que ce soit dans l’ivresse publique, les regards défiants des navetteurs se rendant au travail, ou les émotions brutes éclatant dans la rue quand quelqu’un ne peut plus garder les apparences, ces moments montrent des individus à leur point de rupture. Ces photos révèlent ce qui arrive lorsque nous refusons de regarder en face une réalité oppressante, cherchant des exutoires souvent explosifs, désespérés ou autodestructeurs. Ces scènes ne sont pas isolées, mais les symptômes d’un problème systémique plus profond.
Un grand photographe a dit un jour que pour capturer une image puissante, il faut d’abord être un être humain. Bien que je ne puisse comparer directement ma vie à celle de mes sujets, leur énergie m’a renvoyé mes propres émotions.
C’est cela que représente Tokyo No-No : un espace de réflexion. J’espère que ces photos agiront comme un miroir pour ceux qui se sentent enfermés dans les mêmes pressions. Même pour ceux qui ne peuvent pas toujours exprimer leur insatisfaction, j’espère que ces images offriront un moment de pause — une opportunité d’envisager de petits changements vers un avenir meilleur, aussi modestes qu’ils puissent sembler.