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Laurent Baheux

Laurent Baheux

www.laurentbaheux.com


En juin dernier, nous vous avions présenté une galerie des images de Laurent Baheux. Nous avons souhaité mieux connaître leur auteur en l'interviewant sur sa passion de la photographie animalière.

Vous présentez sur votre site www.laurentbaheux.com le premier volet d'une série sur la vie sauvage intitulée "Terre des Lions" réalisée au Kenya. Qu'est-ce qui vous motive dans ce travail?

photographieJ’ai intitulé cette série « TERRE DES LIONS, Loin des hommes et de leur folie ». Les animaux d’Afrique ont dû bien souvent  faire ce rêve, je veux dire de vivre loin de la menace humaine. Les espèces qui composent la grande faune de la savane africaine sont parmi les plus grandes et les plus fortes sur notre terre actuellement. Malheureusement il faut encore le redire, comme presque partout maintenant,  ils sont devenus aussi très fragiles, en péril car l’équilibre auquel ils participent tous est aujourd’hui menacé par le comportement égoïste  d’une seule et même espèce, l’homme, responsable notamment de la destruction de leur habitat naturel pour lui permettre de poursuivre son expansion sans limite, irraisonnée. A travers ce travail personnel, j’ai voulu montrer à quel point ce patrimoine naturel africain, cette grande faune sauvage est une richesse merveilleuse d’une valeur inestimable que l’homme ne doit mettre en danger d’aucune façon. On parle souvent désormais des problèmes écologiques liés à l’appauvrissement de la biodiversité de notre planète. Cependant, les espaces préservés où l’on tolère encore la vie sauvage sans présence humaine continuent partout à se réduire à mesure que la prolifération de la civilisation et de l’urbanisation s’accentue. Ce processus n’est pas irréversible mais pourrait bientôt le devenir si rien ne change très vite. Aux bonnes intentions, il convient immédiatement de joindre les  actes. L’homme doit dès à présent remettre en cause son comportement en repensant sa place et son rôle sur cette planète qu’il n’a fait que maltraiter jusqu’alors, ainsi que ses autres habitants qui étaient locataires des lieux bien avant lui et qui eux aussi méritent, si on veut s’émerveiller longtemps encore à les voir évoluer libres sur des territoires sauvages, un peu plus de respect… sous peine de voir disparaître tout entier ce monde extraordinaire.

Vous êtes un photographe sportif international reconnu, vous avez d'ailleurs créé votre propre agence (Photovision), faites-vous un parallèle entre la photographie de sport et la photographie animalière?

photographieOui bien sur je trouve qu’il y a beaucoup de similitudes à photographier le sport et l’animalier : d’abord j’emploie le même matériel, un long téléobjectif car dans les deux domaines on est rarement trop près du sujet. Ensuite je crois que ces deux sujets font appel à des qualités identiques : de bons réflexes car l’action peut aller très vite en plus d’être difficile à prévoir, savoir rapidement s’adapter aux conditions de lumière changeantes. Il faut donc toujours être prêt à saisir l’instant qui va sortir de l’ordinaire. Une certaine recherche esthétique : photographier le sujet ne suffit pas ou très rarement il faut apporter dans l’image quelque chose  en plus, un cadrage, une lumière, une composition… Et puis savoir se montrer patient pour provoquer la chance: on peut attendre toute la journée sans que rien ne se passe et puis soudain la nature vous offre un moment magique. En sport, cela peut également arriver : vous pouvez vous ennuyer presque tout le match et juste avant la fin saisir un geste fabuleux ou insolite. On est souvent récompensé d’une longue attente…

Alors que la plupart des photographes animaliers utilisent la couleur, vous avez choisi de ne faire que des clichés en noir et blanc, pourquoi ce choix?

photographieL'Afrique est riche de couleurs mais pour moi c'est avant tout une terre de lumière et de contraste. Dans mon travail, je trouve que la couleur agit souvent comme un élément perturbateur qui complique la lecture de l'image, qui vient troubler la vision. C'est pourquoi je cherche à simplifier l'action de la lumière. Cette dernière est la matière première du  photographe: je m’emploie à capter à la fois ce que cette lumière met en évidence et ce qu'elle cache, jouer avec elle de l'aube jusqu'à l'aurore, rechercher les contrastes, les contre-jour, les ombres... Le choix du noir et blanc n'est donc pas seulement un parti pris artistique. Il me permet d'aller à l'essentiel pour saisir ce que je souhaite montrer de la vie sauvage et s'est imposé à ma démarche de manière évidente comme l'outil idéal pour retranscrire ce que je voyais le plus sobrement possible.

Vous avez comme projet de sortir un livre sur ce travail, quel en sera le fil conducteur et quand sera-t-il disponible en librairie?

Le projet de livre n’avance pas aussi vite que je le souhaiterais car les sollicitations de reportages autour de l’actualité sportive sont nombreuses. Cela me laisse pour l’instant peu de temps pour m’en occuper plus sérieusement. Et puis j’ai aussi une femme et des enfants que je ne vois que trop rarement. Ce métier, cette passion est absolument formidable mais elle dévore tout sur son passage. Je pense, j’espère que le livre verra quand même le jour en 2008 : je souhaiterais qu’il donne toute la place à l’image, comme un album de famille, mélange de portraits et de scènes de vie…

Ressources web :

Le site de Laurent Baheux
www.laurentbaheux.com


Chronique par Frédéric Brizaud

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Au service de la photographie depuis 2001